15 mai 2023 Économies d'énergie

Depuis quelques années, on entend souvent parler de sobriété énergétique et d’efficacité énergétique. Les deux notions semblent aller de pair mais il est parfois difficile de les différencier. Découvrez ici tout ce qu’il faut savoir pour y voir plus clair : qu’est-ce que l’efficacité et la sobriété énergétique ? Quels sont les enjeux qui se cachent derrière ces deux démarches ? Quelles sont les solutions mises en œuvre par l‘État ? Comment les particuliers peuvent-ils s’inscrire dans cette lutte contre le dérèglement climatique ?

Sobriété énergétique et efficacité énergétique : les définitions

Qu’est-ce que la sobriété énergétique ?

Nous l’avons vu dans un précédent article, la sobriété énergétique consiste à réduire les consommations énergétiques. 

Néanmoins, il s’agit d’une notion plus complexe qu’on pourrait le croire à première vue. En effet, elle implique une transformation profonde des modes de vie et des mentalités. Tous les pans de la société sont concernés : les pouvoirs publics, les industriels et les particuliers.

Au quotidien, la sobriété énergétique passe par de nombreux écogestes : baisser légèrement la température de chauffage et le programmer pour ne consommer que quand c'est nécessaire, éteindre les vitrines la nuit, favoriser le covoiturage ou les mobilités douces…

Elle peut prendre différentes formes :

  • la sobriété d’usage, qui consiste à contrôler l’utilisation des appareils qui consomment de l’énergie (par exemple, débrancher les appareils plutôt que de les laisser en veille),
  • la sobriété dimensionnelle, qui consiste à dimensionner correctement les équipements (par exemple, acheter un réfrigérateur adapté à la taille du foyer),
  • la sobriété coopérative, qui consiste à mutualiser les biens via des organisations collectives (par exemple, développer les transports en commun).
Un immeuble de bureaux avec façade végétalisée

Qu’est-ce que l’efficacité énergétique ?

Également appelée efficience énergétique, elle consiste à optimiser la dépense énergétique sans baisser la qualité de vie. On pourrait la résumer avec le credo suivant : « faire mieux avec moins ».

Tout comme la sobriété, l’efficacité énergétique concerne aussi bien les particuliers que les secteurs public et privé. Elle peut passer par le remplacement d’équipements énergivores, la rénovation énergétique (isolation, chauffage, éclairage), l’optimisation de l’architecture d’un bâtiment ou encore le renouvellement du parc automobile.

Voici les différents aspects qu’elle recouvre :

  • l’efficacité d’appareillage, qui consiste à utiliser des appareils à haute efficacité énergétique (par exemple, remplacer une chaudière classique par une chaudière à condensation) ;
  • l’efficacité écoconstructive, qui désigne l’optimisation énergétique en amont et en aval de l’utilisation d’un système (par exemple, améliorer l’isolation d’un bâtiment ou utiliser des matériaux de construction durables) ;
  • l’efficacité du système de production, qui consiste à réduire les pertes lors de la production d’énergie (par exemple, produire deux formes d’énergie différentes dans la même centrale via la cogénération).

Pourquoi la sobriété et l’efficacité énergétique doivent aller de pair ?

Un contexte énergétique et environnemental tendu

Le contexte énergétique est particulièrement tendu ces dernières années. La guerre en Ukraine, la sécheresse et la problématique du nucléaire français ont provoqué des difficultés d'approvisionnement et une hausse historique des prix de l’énergie, qui ont un fort impact sur le pouvoir d'achat des consommateurs.

Par ailleurs, selon l’AIE (Agence internationale de l’énergie), les émissions de CO2 du secteur de l’énergie ont atteint 36,3 gigatonnes en 2021. Il s’agit du plus haut niveau jamais atteint. Nous savons aujourd’hui que les émissions de gaz à effet de serre sont à l’origine du changement climatique. Depuis plus de 30 ans, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) nous informe sur les conséquences de ce dernier sur l’environnement (perte de biodiversité, pollution de l’air, de l’eau et des sols) et sur les sociétés humaines (conflits, inégalités, pénuries, catastrophes naturelles).

Sobriété et efficacité énergétique, des solutions complémentaires

S’il est important de distinguer les deux démarches, elles répondent cependant à un objectif commun : réduire les consommations d’énergie, pour limiter l’impact. Ensemble, elles peuvent agir sur la demande et détendre le marché afin de permettre aux États de garantir l’approvisionnement dans ce contexte énergétique tendu. 

La sobriété et l'efficacité énergétique sont souvent complémentaires. Par exemple : pour réduire votre consommation de chauffage, vous pouvez installer un appareil de chauffage performant et adopter des écogestes au quotidien !

Par ailleurs, la sobriété permet de limiter l’effet rebond de l’efficacité énergétique. L’effet rebond désigne un phénomène observé lorsque l’utilisation d’une technologie plus efficace ne permet pas des économies d’énergie, voire entraîne une surconsommation. Lorsque l'effet rebond est supérieur à 100% et dépasse les gains de l’efficacité énergétique, il s'appelle alors "Paradoxe de Jevons". En cause ? L’adaptation des comportements. Par exemple, une voiture qui consomme moins peut encourager le propriétaire à conduire plus brusquement ou à l’utiliser plus souvent. C’est pourquoi il est essentiel de rester informé et vigilant en tant que consommateur.

Vers une production d’énergie plus verte

Les énergies renouvelables sont une alternative pérenne aux énergies fossiles et ces dernières représentent encore près de 58 % de la production mondiale d’électricité en 2022. Mais elles ne suffisent pas ! En effet, la croissance démographique et le développement économique impliquent une augmentation constante de la consommation énergétique dans le monde. Il est donc essentiel de repenser nos modes de production et de consommation.

C’est pourquoi la transition énergétique doit s’appuyer sur le triptyque « énergie renouvelable + sobriété + efficacité ». Il s’agit du fer de lance du scénario négaWatt, qui permettrait d’atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce au développement en parallèle de ces trois axes.

De manière générale, cette complémentarité permet de répondre aux enjeux énergétiques tout en nous dirigeant vers une société plus durable, résiliente et équitable. Il ne s’agit pas seulement de lutter contre le changement climatique, mais aussi d’améliorer notre cadre de vie en général : confort des logements, qualité de l’air, pouvoir d’achat, etc.

Quelles sont les actions des États en faveur de l’efficacité et de la sobriété énergétique ?

Au niveau international

Le 12 décembre 2015, la célèbre COP21 débouche sur l’Accord de Paris. Adopté par 196 pays, il devient le premier traité international contraignant pour le climat. Il a pour objectif de maintenir le réchauffement climatique en dessous de la barre des 2 degrés. Cependant, il ne prévoit ni comité de contrôle, ni moyens de sanction.

Mentionnons également le Cadre européen énergie-climat, qui parvient à un accord sur le cadre d’action aux horizons 2020 et 2030. Il implique notamment une réduction des émissions carbone d’au moins 40 % en 2030 par rapport à 1990, s’inscrivant dans la lignée de l’engagement de l’Union européenne à l’occasion de l’Accord de Paris.

Enfin, la loi européenne sur le climat, votée le 24 juin 2021, fixe « l’ajustement à l’objectif 55 ». Désormais, l’objectif de réduction des émissions carbone en 2030 par rapport à 1990 est de 55 % et il devient une obligation légale.

En France

La loi de transition énergétique pour la croissance verte

En France, la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) est adoptée le 17 août 2015. Elle vise à inscrire la France dans la lutte contre le dérèglement climatique tout en renforçant son indépendance énergétique. Pour cela, elle s’attaque à différents axes :

  • la réduction des émissions carbone et de la consommation énergétique des bâtiments ;
  • la rénovation énergétique des logements ;
  • la lutte contre la précarité énergétique des ménages ;
  • le développement des énergies renouvelables et des matériaux de construction durables ;
  • le renforcement du rôle des collectivités locales dans le domaine de l’efficacité énergétique.

La LTECV a également mis en place les Programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE), des outils de pilotage de la politique énergétique. Au cours de la dernière PPE 2019-2028, la France s’est engagée à réduire de 40 % la consommation d’énergie et à sortir progressivement de la dépendance aux énergies fossiles d’ici 2050.

La lutte contre les passoires énergétiques

En France, le bâtiment représente 44 % de l’énergie consommée. Pour réduire l’impact du secteur sur l’environnement et le climat, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures :

  • les réglementations thermiques RT2012 et RE2020, qui encadrent la consommation d’énergie des logements neufs,
  • l’objectif de mise aux normes BBC (bâtiment basse consommation) de l’ensemble du parc immobilier à l’horizon 2050,
  • l’audit énergétique obligatoire avant la mise en vente de logements énergivores,
  • les aides financières pour les particuliers souhaitant effectuer des travaux de rénovation énergétique.

Le Plan de sobriété énergétique

Annoncé le 14 juillet 2022, le Plan de sobriété énergétique doit permettre à la France de réduire en 2 ans de 10 % sa consommation d’énergie par rapport à 2019. Les solutions proposées vont du covoiturage entre salariés à la réduction des usages de la climatisation et du chauffage, en passant par le développement du télétravail pour réduire les trajets bureau-domicile et le chauffage inutile de bâtiments vides. Autrement dit, elles s’inscrivent dans une mobilisation générale. Cependant, aucun suivi n’est prévu, par exemple, pour vérifier les efforts réels des entreprises.

4 axes pour agir en faveur de la sobriété et de l'efficacité énergétique

1. Rénover son logement

Vous l’aurez compris, le secteur du bâtiment tient un rôle central dans l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. La rénovation énergétique est donc un enjeu essentiel.

Pour améliorer la performance énergétique de votre logement, vous devez prioriser les travaux suivants :

  • l’isolation pour éviter les déperditions d’énergie,
  • le remplacement du système de chauffage par un appareil plus performant et écologique,
  • l’installation d’équipements de régulation de chauffage : thermostat programmable, robinet thermostatique, radiateur connecté, etc.
  • l’installation d’une VMC (ventilation mécanique contrôlée) pour améliorer la qualité de l’air et optimiser le chauffage.

Pour accompagner les particuliers et les entreprises, le gouvernement a mis en place des aides financières à la rénovation énergétique : MaPrimeRénov’, MaPrimeRénov’ Sérénité, la prime CEE, l’éco-prêt à taux zéro, la TVA à 5,5 % ou encore les aides des collectivités locales.

2. Maîtriser sa consommation

Les équipements connectés vous aident à pratiquer la sobriété énergétique au quotidien. Ils peuvent automatiser l’éclairage, réguler la température d’une pièce et même repérer les sources potentielles d’économies d’énergie ! Ils proposent généralement un suivi des consommations qui permet au consommateur de se tenir informé et donc de se responsabiliser.

C’est par exemple le cas du thermostat connecté écocitoyen Voltalis, qui s’installe sur les radiateurs électriques pour permettre la programmation, le pilotage et le suivi des consommations via ordinateur, tablette ou smartphone. Installé gratuitement chez vous, il permet une réduction de la consommation de chauffage jusqu’à 15 % !

3. Adopter des écogestes au quotidien

Les écogestes vous permettent d’allier écologie et économie au quotidien. Voici quelques incontournables :

  • éteindre les appareils en marche ou en veille,
  • régler la température de chauffage à 19 degrés maximum (pour info, 1 degré en moins représente 7 % d’économies d’énergie !),
  • régler le chauffe-eau à 55 degrés et prioriser les douches,
  • utiliser les appareils énergivores comme le lave-vaisselle ou la machine à laver en dehors des heures de pointe (qui sont généralement de 8h à 13h et de 18h à 20h).

4. Réduire les transports

Après le bâtiment, le transport est le deuxième secteur qui consomme le plus d’énergie en France. Il est donc essentiel d'essayer de diminuer les distances parcourues "en thermique", en favorisant le vélo et les transports en commun quand c'est possible. Les entreprises ont également leur rôle à jouer, par exemple via le développement du télétravail et en formant leurs collaborateurs à l'éco-conduite.

Enfin, l’avion doit rester un moyen de transport exceptionnel au vu de son impact énorme. Un aller-retour Paris-Barcelone en avion émet 45 fois plus de gaz à effet de serre que le même trajet en TGV.

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